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Tribune : Plaidoyer pour des conventions citoyennes locales

Sur le modèle de la Convention citoyenne pour le climat, l'aménagement des territoires doit se penser en collaboration avec les populations concernées, pour répondre aux besoins réels des citoyens.

par Vincent Josso, Fanny Rahmouni et Flore Trautmann, urbanistes, associés au sein de la coopérative le Sens de la ville (société de conseils en stratégie urbaine et ingénierie de projets urbains) et Cyrille Poy, président de LesCityZens (société spécialisée dans le développement et la mise en œuvre de projets urbains et immobiliers participatifs)

 

La France vient d'expérimenter une Convention citoyenne pour le climat. Les propositions élaborées par le panel représentatif de la population tiré au sort ont été plutôt bien acceptées, tant par les partis politiques que par les associations. Bien sûr, des critiques existent. Mais globalement, personne ne remet fondamentalement en cause la validité du processus même de l'élaboration de ces propositions. Un panel de simples citoyens, formés aux questions traitées, peut émettre, après délibération, des préconisations pertinentes.

C'est un réel progrès. Les Français aiment la chose publique. Il est urgent que leurs élus cessent d'y voir une remise en cause de leur statut et que cesse enfin cette opposition obsolète et stérile entre démocratie représentative et démocratie participative. Les plus hautes autorités de notre pays semblent y être prêtes. L'ancienne ministre de l'Environnement, Elisabeth Borne, estime même que ce processus de co-élaboration est un «instrument démocratique extrêmement puissant» et que les participants à la Convention citoyenne pour le climat ont répondu «avec force à tous ceux qui doutent de la démocratie participative». Parallèlement, des exécutifs locaux, des aménageurs et autres acteurs de projets urbains sont déjà coutumiers des processus de co-élaboration, et parfois même depuis de nombreuses années. Nous pensons toutefois qu'il faut aller plus loin.

Des projets coconstruits avec les populations concernées

En tant que professionnels engagés dans la fabrique collaborative des villes, soucieux de faire entendre la voix des habitants et usagers, nous ne pouvons que constater la pertinence des projets coconstruits avec les populations concernées. Et à côté de cela, combien de projets urbains, d’aménagement et d’infrastructure décidés en chambre entre «professionnels de la décision» sont remis en cause, voire abandonnés, faute d’avoir été partagés ? Combien de temps, d’énergie et d’argent gaspillés en pure perte pour pousser des opérations sans rapport réel avec les besoins des populations et avec leurs ambitions pour un aménagement et un monde plus durables ? Combien de désillusions et d’inutiles confrontations suscitées par des consultations/concertations qui n’en sont pas ou si peu, notamment parce qu’elles arrivent trop tard dans le développement des projets, et même lorsque ceux qui les portent sont bardés des meilleures intentions.

Nous n’avons plus de temps, ni d’argent, ni d’espoir à gaspiller. Les enjeux du changement climatique ne nous permettent plus de nous payer ce luxe. Aujourd’hui, l’acte de construire ne va plus de soi, alors que depuis longtemps déjà les impératifs écologiques et la nécessité de reconstruire la ville sur elle-même bousculent les processus d’aménagement et font naître de larges contestations citoyennes. Au-delà, l’intérêt et le bonheur à vivre en ville sont à refonder après l’alerte qu’a été «l’exode urbain» du confinement. C’est donc aujourd’hui qu’il nous faut entamer la transition dans nos façons de penser et de décider de l’aménagement des territoires dans lesquels nous habitons. Car c’est de notre espace et de notre temps dont il s’agit, soit les conditions mêmes de l’exercice de notre sociabilité, de notre citoyenneté et de notre plaisir de vivre ensemble.

Une démocratie renouvelée

De nouveaux exécutifs municipaux viennent d’être élus. C’est une belle occasion pour eux de témoigner de leur désir réel d’une démocratie renouvelée et de leur volonté de réduire la défiance qui s’est installée entre eux et la société. Comment ? En installant à leurs côtés, autour de chaque projet d’aménagement structurant, des instances citoyennes formées. Celles-ci constitueraient alors une réelle force de proposition politique, pour venir éclairer et ré-ancrer dans le réel de la vie des gens et de leurs préoccupations, les décisions qui seront prises en leur nom. Cela nécessite de faire les choses dans l’ordre, c’est-à-dire de les faire intervenir dès les phases amont, avant même que les projets ne soient définis, pour mettre en débat ce qui ne l’est jamais : l’opportunité de l’aménagement et ses fondamentaux à savoir le programme et le bilan économique en mettant en évidence qui paie et pour quoi. Les projets en sortiront légitimés et, contrairement à ce que pensent beaucoup, tous, élus et citoyens, nous y gagnerons du temps, de l’argent, de l’apaisement, et surtout le plaisir immense d’être et de faire ensemble.